Votre identité personnelle, passée, présente et future.
Qui mieux que vous pour définir qui vous êtes ?
Conversation avec vous-même (1/2)
Cet article est le 1er de cette dilogie sur l’identité personnelle. Retrouvez le 2ème article >ici<.
Je vous partage ici des cheminements de pensées sur fond de vécu personnel. Parce que, c’est en lisant les histoires des autres et les réflexions profondes qu’ils portent sur celles-ci que nous pouvons en faire de même et intégrer des concepts de vie. Ce processus de réflexion, en lien avec la psychologie développementale, participe à définir notre propre identité personnelle et le concept de soi. Après tout, la définition de la sagesse c’est “connais-toi toi-même”. Mais pouvons-nous plutôt dire “définis-toi toi-même” ?
Que diriez-vous à l’enfant que vous étiez ?
À la fin du film de Klapisch, L’auberge espagnole, Romain Duris s’interroge sur son identité, sur ce qu’il souhaite faire de sa vie et ce qu’il a fait jusqu’ici.
Ces questions, je me les pose souvent. Pas vous ?
Que dirait l’enfant passé que vous étiez s’il vous voyait aujourd’hui ? Que vous dirait cet enfant de sa petite voix sur ce que vous avez accompli ? Et vous, que lui diriez vous ?
Prenez une photo de vous enfant. Regardez-là et racontez lui où vous en êtes.
Et qu’en est-il de la version de vous même de l’année dernière ?
Quelles sont les choses que vous aviez prévues ? Des projets non réalisés, des activités abandonnées ? Qu’est ce qui a bien fonctionné ? Quel rêve souhaitez-vous poursuivre ? Vivez-vous pleinement ?
Aujourd’hui, vous n’êtes plus aucune de vos versions passées mais vous êtes bien toutes ces versions à la fois. Contradictoire ? Non, car vous êtes un beau bordel.
Vous avez évolué. Certains de vos désirs, de vos souhaits d’accomplissements et de vos objectifs de vie ont changé mais d’autres restent les mêmes.
Faites le tri sélectif. Actualisez votre pensée. Investissez en vous. Mettez des actions concrètes en place, pas à pas.
Moi, ce petit enfant, je ne veux pas le décevoir.
Mon fils, cet effet miroir
Chacun a des événements de vie différents, heureux ou malheureux, auxquels s’ensuivent parfois des prises de conscience.
Mon électrochoc à moi, ce fut l’arrivée de mon premier enfant. Mon fils, ma bataille…
Bien sûr que la naissance d’un enfant chamboule une vie mais chacun a sa propre manière de réagir. Je revois très bien la scène dans mon salon d’alors, quelques jours après sa venue au monde. Il était endormi dans mes bras et je me suis demandé ce que je souhaitais pour lui. Banal me diriez-vous ?
Dans cette dynamique, j’ai commencé à dresser la liste de toutes les choses que j’aimerais qu’il fasse, la liste de ses accomplissements futurs, de ses réalisations, et de bien d’autres projets que j’avais en tête pour lui.
Puis j’ai marqué une pause et j’ai alors compris en un déclic. J’ai finalement compris qu’en réalité, je ne lui parlais pas à lui mais bien à moi-même. Pourquoi ?
Parce que j’étais tout simplement en train de projeter mes propres désirs d’accomplissements sur lui.
Bien sûr, en tant que père, je ne pouvais finalement que lui souhaiter d’accomplir ce qu’il voudrait pour lui-même et non pas ce que j’attendais de lui. Mon souhait le plus cher était qu’il réalise ses propres choix de vie et non pas ceux que je pourrais imaginer pour lui.
Et c’est là que j’ai compris que cette liste de souhaits que je dressais m’était adressé en réalité.
La seule et unique question qui vint prendre toute la place fut alors : « où en es-tu, toi Baptiste, de tes propres choix de vie ? »
En d’autres termes, vis-tu pleinement ou vis-tu une vie par procuration, loin de celle que tu voudrais vraiment pour toi ?
La salade de regrets de fin de vie
Quelques jours après ce questionnement profond, j’ai croisé le chemin d’un livre assez en lien avec cette récente “prise de conscience” et qui s’inscrivait dans ma dynamique de recherche de sens du moment. J’ai évidemment tout de suite fait des rapprochements avec mes cheminements personnels de pensées.
Ce livre est d’une “infirmière” australienne, Bronnie Ware, qui a passé de nombreuses années en soins palliatifs. Peut-être en avez-vous entendu parler? Le titre parle d’ailleurs de lui-même : Les 5 regrets des personnes en fin de vie.
Petite parenthèse ici à propos de mon avis sur le livre qui, je trouve, s’apparente plus à un journal intime d’une femme qui « s’interroge sur la mort » plutôt que de celui d’une soignante en soins palliatifs. Le livre, clairement pas scientifique et clairement dans la catégorie “développement personnel”, amène tout de même à réfléchir sur certains aspects de notre passage sur terre.
Deuxième parenthèse pour vous dire que, dans les prochaines lignes, je vais vous spoiler le livre — même si certains diront que je leur épargne la lecture. À mon sens, ce qui reste important est la réflexion de l’écrivaine et ses explications. Bref, voici la liste du top 5 :
- J’aurais aimé vivre la vie que je souhaitais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi.
- J’aurais aimé travailler moins.
- J’aurais aimé assumer et exprimer mes sentiments.
- J’aurais aimé rester en contact avec mes amis.
- J’aurais aimé m’accorder le droit au bonheur.
Ce qui a instantanément attiré mon attention c’est celui en pôle position, en tête de liste, le top 1 quoi… Le regret le plus commun serait : « J’aurais aimé vivre la vie que je souhaitais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi. »
En d’autres termes, le regret de ne pas avoir suivi nos propres choix de vie mais plutôt d’avoir vécu au travers de ceux d’autres personnes. Ne pas avoir vu ses rêves s’accomplir en faisant primer les attentes des autres plutôt que les siennes serait fortement répandu au sein des interviewés âgés.
Mais qu’en est-il auprès des plus jeunes, auprès de nous qui sommes aujourd’hui en bonne santé ? Notre santé du moment nous amène une liberté d’agir qu’il faut saisir afin de réaliser nos rêves. Fort est à parier que nombreux réalisent cela une fois qu’ils ne l’ont plus.
Des rêves abandonnés ?
Et vous, quels sont les rêves que vous avez abandonnés ? Pour quelles raisons ? Avez-vous essayé de nouveau ?
Avez-vous partagé ce qui est vraiment important pour vous dans votre vie avec ceux qui comptent pour vous ? Sont-ils au courant de vos ambitions, vos désirs, vos besoins ?
Peut-être y a-t-il une conversation que vous évitez d’avoir avec vous-même depuis un bon moment déjà ?
Un regret inintelligent est celui qui demeure figé dans le passé et qui créé un sentiment de culpabilité. Un regret intelligent est, à l’inverse, apaisé du passé et fait que nous voyons chaque instant futur comme une opportunité de faire un nouveau choix plus aligné.
À partir de maintenant, faisons des choix de vie judicieux !
Quand on commence à penser par soi même
Qui êtes vous ? Réellement, je veux dire. Comment définissez-vous qui vous êtes ?
Qui nous a dit qui nous étions pendant l’enfance ? Nos parents ? Nos aînés ? Nos professeurs ? Ils n’ont pourtant qu’une vision limitée de qui nous sommes vraiment.
Mais une fois arrivé dans l’âge adulte, qui définit notre identité ? Ces mêmes étiquettes héritées de l’enfance ? Attention car des croyances suffisamment répétées sur soi depuis le plus jeune âge font qu’on finit par les intégrer dans notre identité. À force d’avoir entendu ces messages et de se les être appropriés, nous finissons par nous y conformer et par les devenir. Mais il ne tient qu’à nous de les changer !
Pour ma part, mon identité et mes choix de vie ont longuement été ceux définis par les autres. Ou pas en fait. Peut-être venaient-elles effectivement des autres ou peut être les ai-je créés moi-même de toutes pièces inconsciemment, qui sait ?
L’histoire ne le dira jamais mais ce qui est sûr c’est que mes désirs de vie et mes actions provenaient de motivations extérieures et non pas intérieures.
Bien sûr que j’ai pris des décisions pour moi et fait des choix de vie. Je n’ai pas été qu’un simple spectateur mais qu’en est-il de ce qu’on veut vraiment atteindre ?
Et oui, on ne se pose pas forcement la question. Choix d’études à 18 ans. On enchaine les diplômes. On suit ce qui est attendu de nous (ou ce qu’on imagine qui est attendu de nous). On fait un job qui sonne vide comme du Placo. D’ailleurs si on l’enlève rien ne tombe…
Un jour j’ai regardé mon manager et je me suis dit : « Dans 5 ans, si tu continues de bosser 12h par jour alors tu deviendras lui et tu bosseras 14h par jour ». Un électrochoc.
« Baptiste, tu souhaites mourrir avec des rêves ou des souvenirs ? »
Donc je regarde mon fiston dans le salon. La trentaine. 30 ans et tu commences enfin à penser par toi-même. C’est du joli-joli !
Du coup, je vais dire quoi à mon fils moi ? Papa il aurait pu et il ne l’a finalement pas fait ? Ou plutôt : Papa il a eu peur, il a échoué plein de fois, mais il y est finalement arrivé ! Et puis avoir mon fils comme motivation, ce n’est pas intrinsèque. Que me dirais-je à moi-même en réalité ?
Ces réflexions peuvent sembler banales mais lorsqu’on prend réellement le temps de faire ce voyage dans le temps alors on peut se sentir plus aligné et faire émerger de fortes décisions de vie.
Qui êtes-vous vraiment ?
Alors je vous repose la question : qui êtes vous vraiment ?
Mon avis sincère ?
Votre vie est un livre et c’est vous l’écrivain. Il en est de même pour votre évolution personnelle et vos décisions de vie. Vous allez sûrement, un jour ou l’autre, passer par des changements révolutionnaires qui ne seront pas toujours bien accueillis par votre entourage. Gardez le cap car être acteur de son développement, c’est comme être parent : tout le monde a un avis sur comment vous devez habiller ou éduquer votre enfant mais c’est vous que ça regarde au final. Ce qui est bon pour vous ne l’est pas forcement pour les autres et inversement. Votre histoire c’est à vous de l’écrire, pas aux autres.
Ce sera mon mot de la fin.
« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris ». Oscar Wilde
Je lis la suite de l’article (2/2) >ici<
Sources de la dilogie — “Des nains sur des épaules de géants” : Cédric Klapisch, Bronnie Ware, Oscar Wilde, Bruce Lee, Derek Parfit, Elon Musk, Jim Collins.