Une vision sans action n’est qu’une hallucination.

Atteindre un objectif en 3 étapes (2/3).

Baptiste Michel
8 min readMar 22, 2020

L’atteinte d’objectif est rarement due au hasard. C’est un processus et pour cela, découvrez les meilleurs outils et attitudes à acquérir au travers de 3 articles.

Partie 2 : Traduction & Décomposition d’un objectif : « Une vision sans action n’est qu’une hallucination ».

Quand on parle d’objectif, le point de départ consiste à le reformuler positivement tout en ayant un état d’esprit tourné « solution ». Par la suite, il convient de traduire le tout en actions et de planifier vos ressources afin d’optimiser sa concrétisation.

O=A : Action !

La règle basique à appliquer est la suivante : un objectif engendre une action. Elle peut se résumer par l’équation très complexe suivante : O=A.

En effet, si vous formulez un objectif mais que les actions à mettre en place sont impossibles à exprimer alors il n’aboutira jamais. Une seule jauge de mesure est alors à surveiller : c’est celle qui évalue l’écart entre les actions définies et votre ambition de départ. Et là, pour parler franchement, aucune distance ne doit subsister entre les deux si vous voulez atteindre vos objectifs. Ceci veut dire qu’il convient de mettre vos actions en adéquation avec vos ambitions.

Keep that in mind :

  1. Un objectif engendre une action.
  2. Aucun écart entre votre ambition et votre action.

1+1=3 : Comment mange-t-on un éléphant ?

À table !

Ne visez pas l’excellence du premier coup mais simplement l’amélioration continue. Ce processus s’appelle la loi Kaizen et il a fait la grandeur de Toyota. Par effet cumulé, on accomplit de grandes choses. À l’inverse, une marche trop haute procure un sentiment d’obstacle trop dur à surmonter.

Concrétiser factuellement un objectif réside dans sa décomposition. Un éléphant se mange par bouchée et un objectif se décompose en petits pas simples et atteignables. Répéter des actions dans la durée est aussi le meilleur moyen de construire des habitudes. Mangez une pomme par jour et non pas 7 le dimanche.

En escalade, on appelle cela « l’effet falaise » qui correspond au découragement qu’on peut ressentir en bas de la paroi en regardant le sommet et le long chemin à parcourir. Ne regardez pas le haut de la montagne mais regardez la première marche.

Voici un exemple personnel. Je fais de l’ultratrail à mes heures perdues et pendant une course de plusieurs dizaines d’heures, penser trop tôt à la ligne d’arrivée engendre un découragement devant l’effort. Procéder par petites étapes en se concentrant sur le prochain ravitaillement, le prochain col, permet ainsi, petit bout par petit bout, de terminer la course. D’ailleurs, trop nombreux sont les coureurs débutants qui se lancent dans cette discipline en montant trop vite en distance et en se blessant car leur corps n’est tout simplement pas prêt. C’est la régularité progressive qui paie et non pas l’immédiateté du « tout, tout de suite ». D’abord courir un 20km, puis 50, puis 100, etc. Vous voyez l’idée. Il faut valider chaque étape pour un effet cumulé et une progression mesurée. Faire un effort énorme pour atteindre un objectif ne marche pas ou alors qu’un temps.

Le découragement intervient souvent face à un projet trop ambitieux, trop complexe voire irréalisable et laisse place à des émotions négatives qui entravent tout accomplissement (procrastination, découragement, abandon…). Fractionner en petits jalons permet de féliciter le cerveau pour chaque étape réalisée qui s’injectera une petite dose de dopamine, la “neurohormone” du bonheur.

Faire des “micro-objectifs” atteignables avec les actions adéquates est la clé et favorise l’atteinte de votre “macro-objectif”.

ExT : Planifiez vos ressources…

« Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation. » — Sun Tzu, l’art de la guerre

« Si je disposais de neuf heures pour abattre un arbre, j’en emploierais six pour affûter ma hache. » — Abraham Lincoln

C’est la loi de Lakein qui le dit. Alan (de son prénom) explique qu’instinctivement l’action l’emporte sur la réflexion et qu’un objectif non défini dans le temps prendra toujours du retard.

Il s’agit donc de lutter contre ses habitudes : la réflexion précède l’action dans le succès d’une tâche. Avant de se lancer tête baissée dans un projet, commencez par la planification. Il s’agit de s’organiser pour mieux être libre, pour ne pas être débordé et subir l’environnement.

Et pour cela, il faut mobiliser vos ressources. Du point de vue de Henry David Thoreau, vous n’en avez qu’une, votre vie :

“Le prix d’une chose est la quantité de vie qu’elle exige en échange — immédiatement ou sur le long terme.”

Voir le monde à travers cette métrique permet de simplifier bien des choses et de prendre du recul sur ce qui est vraiment important. Par exemple, ici et maintenant, vous troquez un peu de votre “capital vie” pour lire cet article. Aussi, le salaire que vous gagnez n’est pas une ressource mais bien le fruit d’une “quantité de vie” dépensée (pour ainsi dire) que vous avez utilisée en échange de cette rémunération.

Pourtant lorsqu’on parle d’acquérir un savoir, deux métriques sont importantes : votre énergie (concept vaste — comprendre ici un compilé de plusieurs facteurs comme la concentration, l’attention, la faculté mentale, la disponibilité psychique, etc.) et votre temps (ExT). Vos « ET » sont donc des biens précieux dans ce contexte. Bien sûr, ceci n’est pas scientifique mais à vocation pédagogique : votre énergie du moment et votre temps.

Ce n’est d’ailleurs pas la somme (E+T) mais bien le produit des deux : ExT. En effet, si une musique d’ascenseur se joue dans votre tête et que vous n’êtes pas disponible psychiquement alors vous aurez beau consacrer tout votre temps à un sujet, vous n’arriverez à rien avec votre concentration au plus bas. À l’inverse, quelqu’un d’hyperconcentré ne pourra rien apprendre s’il ne consacre qu’une seule seconde à une matière.

Attention à ne pas tomber dans le bullshit d’Irdiss Aberkane

Ce prétendu scientifique de génie qui trompe facilement un public non averti indique, dans ses écrits, que le flux de connaissance est proportionnel à l’attention multipliée par le temps — AxT donc.

Pourtant, il y a deux grandes limites à cette pseudo-équation :

  1. La quantité de savoir que vous accumulez ne suit pas une loi linéaire. En une heure d’étude, vous n’acquérez pas le double de savoir que si vous planchez trente minutes. De la même manière, quelqu’un qui lit une heure d’un ouvrage apprendra bien plus qu’un autre qui lit en boucle le titre du livre. Pourtant, dans son exemple, la quantité d’AxT “dépensée” est la même dans les deux cas… Prenez donc en compte cela.
  2. Quelqu’un qui est attentif à une nouvelle connaissance n’apprendra rien si elle est trop complexe pour lui. La seule attention ne suffit pas. Les nouvelles connaissances que vous accumulez dépendent de nombreux autres facteurs : la connaissance déjà acquise sur le sujet, l’appétence, la concentration (directement en lien avec l’attention même si ce n’est pas la même chose), votre manière d’apprendre (prise de notes, mémorisation, etc.). Apprendre ne se limite pas à ces deux métriques.

Bref, si on considère que les tâches mentales que vous devez réaliser requièrent du temps et une forme d’état mental optimal (que j’appelle ici “énergie”) alors identifiez lorsque vous en êtes le plus pourvu. Ce peut être tôt le matin, après le sport, après la sieste… et investissez vos ressources dans ces créneaux pré-établis pour maximiser votre rendement.

Soyez capable de définir une sorte de budget pour chaque tâche à réaliser. Ne vous y méprenez pas, nous avons un budget pour tout : courses, achat d’une voiture, etc. C’est pareil pour un objectif. Planifiez votre travail et exécutez ensuite tout le plan et rien que le plan.

La guerre se gagne dans les plans.

Une montagne : petits pas par petits pas…

Méthode SMART :

Un acronyme classique certes, mais de toutes les méthodes de planification d’objectif, la technique SMART est de loin la plus efficace et la plus concrète. Elle permet de quantifier chaque aspect en étant précis.

Spécifique : une action, un objectif.

Mesurable : un objectif, un indicateur de résultat.

Atteignable : quelles sont les étapes à franchir ? (le moins possible)

Réaliste : quels sont les moyens ? (ExT — humain, finance, matériel…)

Temporel : un objectif, une échéance.

Plutôt que de grandes phrases explicatives, un exemple d’application concrète est le meilleur moyen pour vous illustrer la traduction SMART d’un objectif :

Dans mes formations de lecture rapide (apprendre à lire un livre de 200 pages en 1h), lorsqu’une personne exprime le souhait de « lire moins lentement », je la fais passer par le processus suivant :

  1. Vous l’avez maintenant compris, « lire moins lentement » est un beau cocktail d’anti-objectif-négatif-flou-et-vague. Lorsqu’il est reformulé positivement, l’objectif se transforme dans un premier temps en : « je souhaite lire plus vite ». Il reste cependant trop vague. « Je souhaite lire un livre par jour » est parfaitement formulé car il est suffisamment précis et inclut l’état désiré (ED). Voilà un bon début !
  2. L’étape suivante sera l’acquisition du signal GPS (état présent — EP) : “Quelle est ma vitesse de lecture actuelle ?” / “Est-ce que je lis un livre par mois, par semaine ?”…
    La réponse à ces questions donne le point de départ. Chacun est different et nul ne sert de se comparer.
  3. La traduction en étapes atteignables s’ensuit afin de maximiser les chances de réussite. En effet, si je lis aujourd’hui un livre par an, alors lire un livre par jour sera une marche bien trop haute. La prochaine étape sera de lire un livre par mois, puis par quinzaine, puis par semaine, pour enfin arriver à terminer un livre tous les trois jours et atteindre par la suite le rythme quotidien souhaité.

Voilà un processus de définition d’objectif qui respecte les lois de la gravité ! Procéder ainsi par étape permet de répéter des actions dans la durée pour ancrer des habitudes. Une personne procédant ainsi par “micro-win” et se félicitant à chaque étape se donne toutes les chances de réussir.

Prochaine étape (3/3) : Motivation et Action — « La différence entre ce que tu as et ce que tu veux, c’est ce que tu fais ».

Sources — “Des nains sur des épaules de géants” : Principe de Lakein / Méthode SMART / méthode Kaizen

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